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Une vitalité associative confirmée
Avec plus de 74 000 nouvelles associations créées entre juillet 2024 et juin 2025, la France retrouve l’un des niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis 2015. Cette vitalité témoigne d’un fort désir d’initiative et de lien social, particulièrement dans les domaines culturels, sportifs et de loisirs, qui représentent plus de la moitié des créations d’associations.
Des ressources humaines précieuses, entre forces et fragilités
Le pays compte aujourd’hui 1,6 million d’associations actives, dont 9 sur 10 fonctionnent sans salarié, portées uniquement par l’énergie et le temps donné par près de 13 millions de bénévoles. Parmi eux, 5,5 millions s’impliquent chaque semaine, formant la colonne vertébrale du monde associatif. Toujours fragile, elle semble se consolider avec une reprise de l’engagement régulier. Cette tendance encore à conforter dans la durée, est encourageante. Mais à l’inverse, l’étude met en lumière une fracture associative persistante : les personnes sans diplôme participent deux fois moins que les plus diplômées, à la vie associative, alors même qu’elles s’impliquent souvent plus intensément une fois engagées.
Côté emploi, le secteur associatif confirme son poids économique et social : 1,9 million de salariés (9% de l'ensemble du secteur privé) et une masse salariale de 51 milliards d’euros. Présentes dans tous les domaines de la vie sociale, les associations concentrent plus de la moitié des emplois dans le sanitaire et social. Dans certains domaines, le secteur lucratif leur laisse toute la place, comme sur la question du handicap ou l’aide à domicile en milieu rural.
Un moral en berne mais une volonté d’agir qui demeure
Selon le baromètre du moral des responsables associatifs, 53 % des employeurs interrogés au printemps 2025 et 29 % des dirigeants sans salariés jugent leur situation financière difficile ou très difficile. Le bénévolat suscite aussi beaucoup d’inquiétudes. En effet, les associations se trouvent confrontées à une double exigence : répondre à une demande croissante de services, de soins et d’activités, et tenir compte des attentes de bénévoles soucieux de l’impact de leur action et des conditions de leur engagement.
Si environ 40 000 associations sans salariés et 12 000 employeuses interrogées au printemps dernier craignent de devoir réduire leurs activités à la rentrée, la majorité d’entre elles envisagent de nouveaux projets. Comme l’écrit Roger Sue dans la préface, « dans l’ensemble, les associations, comme toujours, sont disposées (contraintes ?) à faire le job. C’est tout leur mérite et leur grande force. Leur faiblesse également quand leurs prescripteurs les pensent toujours résilientes. Mais la résilience a ses limites. »
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