Cercle condorcet d'Aix en Provence - Retour sur la table ronde sur la laïcité à l'école
20 ans de la loi de 2004 sur la laïcité à l'Ecole
A l’occasion de la célébration du vingtième anniversaire de la loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles françaises, Le Cercle Condorcet et l’Observatoire de la Laïcité Provence Aix (OLPA) proposaient de porter un regard sur le bilan que la société civile et l’institution scolaire portent sur sa mise en œuvre.
Alain Le Goanvic, Président du Cercle Condorcet, a rappelé à cette occasion la création des Cercles Condorcet en 1987 par la Ligue de l’enseignement et celui d’Aix en Pce deux ans plus tard, dans le cadre de la commémoration du bi-centenaire de la Révolution Française.
Dans l’amphithéâtre de l’Institut d’études politiques (IEP) d’Aix en Provence, Olivier MARTY, Maître de conférences à Aix Marseille Université a ouvert la conférence-débat qui portait comme titre « Inégalités d’éducation à la laïcité ». Il s’est attaché dans son intervention à rappeler le long parcours de l’idée de laïcité, historique, politique et philosophique, et les débats souvent houleux qu’il a suscités. Il nous a fait remarquer que si les citoyens français avaient pu « s’acculturer » à la pratique de la laïcité, il n’en n’était pas de même pour les populations immigrées ayant rejoint le territoire Français où « les questions d’intégration ou d’affirmation identitaire après les migrations liées aux décolonisations » sont toujours présentes. Si ces inégalités existent, peut-on les réduire et comment : faut-il éduquer à la laïcité ?
Pour nourrir ce questionnement, les invités de la table ronde ont partagé leurs observations et leurs actions.
Julien GARRIC, Référent Laïcité INSPE a mis l’accent sur la formation initiale des enseignants et des CPE (Conseillers principaux d’Éducation). Ces personnels n’ont pas tous, lors de leur recrutement, les mêmes convictions concernant la laïcité et notamment sur la loi de 2004. En tant que fonctionnaires de l’État, ils seront soumis une fois en fonction, au devoir de neutralité et auront la mission d’expliquer ce principe et de le faire respecter.
Marine GUEYDAN, Référente Laïcité Rectorat Aix-Marseille dont la mission consiste à gérer toutes les crises autour des questions de laïcité et accompagner les personnels sur les temps de vie scolaire, témoigne des difficultés rencontrées. Pour ses collègues, il est parfois difficile d’y voir clair dans ce qu’ils peuvent faire ou pas, dire ou ne pas dire, accepter ou ne pas accepter. La laïcité croise aussi leur devoir de neutralité.
Christian ARNAUD, Président de l’OLPA, a témoigné du rôle indispensable joué par les associations. L’OLPA dont l’objet principal est de promouvoir la laïcité s’appuie sur des bénévoles qui interviennent dans les établissements scolaires, centres sociaux ou auprès du public en liaison avec les communes.
Il est rejoint en cela par Suzanne GUILHEM, Présidente de la Ligue de l’Enseignement Fédération des Amis de l’Instruction laïque des Bouches-du-Rhône, qui a rappelé que ce n’est pas dans les grands discours qu’on sert le mieux la Laïcité, c’est en développant l’action associative pour la faire vivre concrètement, en invitant les personnes à agir ensemble.
La Ligue de l’enseignement des Bouches du Rhône, est présente avec ses équipes au sein des établissements scolaires, des centres sociaux, dans les activités périscolaires, de loisirs, de vacances, de sport avec nos secteurs sportifs l’USEP et l’UFOLEP.
D’autres exemples encore : le tour de France Républicain, ma ville est citoyenne, l’accompagnement des jeunes en service civique volontaire, les formations BAFA …
Suzanne Guilhem a terminé son intervention par ces mots : « Au sein du Mouvement d’éducation populaire, complémentaire de l’école publique que je représente, nous sommes persuadés que la Laïcité se vit au quotidien, en actes et que son appropriation est un formidable vecteur de lutte contre les discriminations. La diversité de nos actions tant culturelles qu’éducatives, sportives contribue à promouvoir ce principe qui est la base de la devise républicaine en favorisant l’accès de tous à l’éducation, à la culture, aux loisirs et au sport. »
Charly PIRANI SG Ligue de l’enseignement FAIL13