Visite du mois : La cité des arts de la rue
Le mercredi 13 mars 2019 Viviane Sieg médiatrice culturelle à la Cité des arts de la rue nous a accueillis pour une visite dans le 15ème arrondissement de Marseille.
La Cité des arts de la rue est un endroit aux mille visages. D’abord savonnerie à succès de 1918 à 1998, puis propriété de la famille Falque où se trouvait le château des Aygalades, elle a été fréquentée par de nombreuses personnalités de l’époque tel que Fréderic Chopin, Mistral ou encore George Sand, avant d’être détruit pour faire place à l’autoroute A7 à la fin des années 40.
Le lieu tel qu’on le connait aujourd’hui a été créé par Pierre Berthelot, co-fondateur de la compagnie de théâtre Générik Vapeur et Michel Crespin concepteur, metteur en scène et scénographe urbain.
Nous avons commencé la visite par le ruisseau qui traverse la propriété, point d’eau lumineux et entouré de nature verdoyante. Cependant, si ce tableau semble à première vue idyllique, Mlle Sieg nous explique que les industriels des alentours déversent leurs déchets dans ces eaux. Difficile donc d’imaginer que, quelques années en arrière, il était possible de s’y baigner.
C’est donc dans l’optique d’améliorer cette situation qu’acteurs et associations alentours ont mis en place des journées de nettoyage afin de pouvoir rendre l’endroit accessible au public. Ce dernier est d’ailleurs invité à porter assistance bénévolement. L’équipe des « cascadeurs », agents d’aménagement du jardin, s’occupent quant à eux d’agencer l’espace vert. Un espace accueillant et dépaysant, petit coin de paradis chargé d’histoire au nord de la ville.
Nous avons ensuite parcouru quelques espaces parmi les 36 000 m2 de terrain : le studio dans lequel se produisent de nombreux spectacles durant l’année, notamment circassiens, l’extérieur où se déroulent les marchés du dimanche, ainsi que le garage de l’association Sud-Side CMO qui semble voyager dans le temps avec sa décoration vintage et ses vieilles motos, mariage entre fonctionnalité et esthétique. Nous avons aussi pu entrevoir l’envers du décor avec la visite de la salle dans laquelle sont rangés les costumes des compagnies de théâtre qui se produisent à la Cité des arts de la rue.
Cependant, l’art urbain n’est pas en reste comme le montre « le mur du fond », projet mené par l’association « À l’échelle II » sur lequel de nombreux artistes ont pu laisser leur trace. Ce mois-ci : Chloé Bernard, artiste et tatoueuse marseillaise y a peint une scène colorée et psychédélique à l’image de son art. Car c’est bien là le but de cette installation : laisser une chance à chaque artiste de s’exprimer, de créer une pièce éphémère qui disparaitra le mois suivant pour faire place à de nouvelles créations, à l’image de la Cité en permanente réinvention.
Article Chloé Boumeziren.