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Portrait d'asso: Comac You Are

Le mardi 28 juin, j’ai rencontré Clotilde et Jean-Kristen de l’association Comac You Are. C’est avec un chaleureux accueil que je suis rentrée dans le lieu de l’association. Il s’agit d’une maison de location située dans le quartier de la Belle de Mai, rue Levât. Dès mon arrivée, la pièce principale m’a beaucoup frappée et résume en grande partie le principe de l’association : Un lieu de vie agréable, des meubles récupérés et réutilisés, des photos exposées sur les murs et une décoration Made in Marseille.


En effet, l’association Comac You Are a été créée en 2020. Le but étant de faire d’un lieu de location de vacances, un espace d’exposition d’Sans_titre.pngœuvres d’art. Cela s’inscrit dans des questionnements liés à la place de l’art au sein du public. On se rend compte depuis des années que l’accessibilité (financière) aux lieux culturels ne suffit pas toujours à ramener le public vers l’art. C’est pourquoi, de nouvelles manières d’imaginer des lieux tels que la galerie ou le musée s’imposent. Cette fois-ci, on ramène l’art au public directement en l’incluant dans des espaces non-dédiés, ou du moins remplissant d’autres fonctions. Que ce soit dans des cafés, restaurants, à l’extérieur ou à l’intérieur, de manière éphémère ou non, l’art est présent. Comac s’inscrit donc dans cette démarche, en faisant la promotion d’artistes en tout genre.


Après une brève introduction des lieux, Clotilde m’invite à visiter les étages du dessus, où se trouvent les chambres. Il y en 3 au total, toutes avec des thématiques différentes. La première semble être en hommage aux arts visuels avec ces jolies touches de couleur et ces œuvres diverses. La seconde est sous le thème de la musique avec accrochés aux murs des guitares et affiches de concert, dont la plupart ont dû être annulés à cause de la pandémie. Ainsi, le but est de mettre en avant la scène musicale à Marseille et de malgré tout continuer à promouvoir les artistes fortement affectés par la crise sanitaire. Enfin, la dernière chambre au dernier étage est dans un thème plus marin, en référence, bien sûr, à la ville de Marseille. Chaque pièce jusqu’à la salle d’eau est construite avec soin et imprégnée d’art. Chaque détail compte et raconte sa petite histoire. Le but de ce lieu est d’y voir des œuvres d’art, d’y vivre mais finalement aussi d’y créer. JK est principalement responsable de la réalisation des meubles qu’il construit en utilisant la technique de « Upcycling », c’est-à-dire recycler un objet, non pas en le détruisant ou en transformant sa matière, mais en lui donnant une nouvelle vie. Ce sont en grande partie des palettes en bois qui ont été ré-utilisés pour la plupart des meubles. Bien que ces techniques rentrent dans la culture du « DIY » (Do It Yourself) et qu’elles peuvent sembler plus ou moins simple à réaliser soi-même, JK note que la réutilisation de palettes prend du temps (« le travail de récupération s’est fait sur des mois »), et impose certaines contraintes comme avoir à disposition un entrepôt afin d’éviter tout type de parasites de s’introduire chez soi.

Sans_titre_1.pngDe nouveau au rez-de chaussée où se trouve l’exposition en cours. Il s’agit d’un concours de photographie mis en place par l’association, ayant fait appel à des artistes amateurs ou non venant de toute la France en 2020. Plus de 70 artistes ont envoyés leurs photographies, et 19 ont été sélectionnés avec l’aide d’autres associations comme les Instants Vidéo, mais aussi par des membres de la Ligue 13. Cette exposition est en réponse à la question de la pertinence de l’art dans des moments de crises tels que la pandémie. Le but de chaque artiste était donc de mettre en avant ce qu’il.elle considère comme essentiel à travers ses photos, d’où le nom de l’exposition « Essentiel.le.s ». Chaque personne qui voit l’exposition est par la suite invité à voter pour deux œuvres de leur choix. Un porte-vue avec les photos et un texte explicatif étaient mis à disposition sur la table basse afin de mieux comprendre les différentes thématiques abordées par chaque artiste. C’est une idée excellente, puisqu’elle permet au « public » de ne pas se contenter d’être spectateur, mais de s’investir et participer activement à l’exposition et les questions qu’elle soulève. Clotilde m’explique que cela engendrait beaucoup de débats et révélait les intérêts et sensibilité de chacun.


En plus des expositions, Comac You Are met en place des ateliers de création, notamment avec les écoles. Elle crée aussi chaque année, deux marchés de créateurs dans le quartier de la Belle de Mai. Le prochain aura lieu avant les fêtes de fin d’année.


J’ai beaucoup apprécié d’avoir eu l’opportunité de découvrir un lieu comme celui-ci, en phase avec les réflexions actuelles au sujet de l’art et de la culture, mais aussi au sujet du tourisme et de l’environnement. Chaque moment passé à l’intérieur est un prétexte à la créativité et à la découverte. De quoi fortement inspirer les âmes curieuses.

https://www.facebook.com/marseillecomac/

Article de Inès Bouhouche, volontaire en service civique