Visite de l'exposition "Avis de passage" des Instants Vidéo

Nous sommes vendredi 3 décembre 2021 en direct de la Friche la Belle de Mai dans le 3ème arrondissement de Marseille. Aujourd’hui, l’association les Instants Vidéo numériques et poétiques nous accueille pour nous faire découvrir leur exposition « AVIS DE PASSAGE ».

Mais, qu’est-ce que les Instants Vidéo ?

Les Instants Vidéo numériques et poétiques est une association qui existe depuis 1988. C’est d’ailleurs en commençant par le « FESTIVAL LES INSTANTS VIDEO » qu’elle commence son action en région PACA. L’association s’installe à Marseille dès 2004. Depuis, son projet s’est développé autour de deux axes : un axe artistique (soutien, promotion de la création artistique, partenariats locaux et internationaux…) et un axe autour des droits culturels et poétiques. Sur le site de l’association, celle-ci nous nous explique qu’« il s’agit à la fois de sortir les arts vidéo et numériques de l’entre-soi et les ouvrir à une plus grande diversité de personnes, de décloisonner le champ culturel et d’intensifier les possibilités de rencontres entre une pluralité de personnes, dans toutes leurs diversités (du champ des arts, de l’éducation, du social, etc.. ).»

Exposition « AVIS DE PASSAGE »

Du 10 au 13 novembre 2021 a eu lieu la 34ème édition du Festival de l’association ; celui-ci avait pour thème « Passage, mon beau souci ». Au-delà de cette manifestation reconnue autant sur notre territoire qu’à l’étranger, Les Instants Vidéo présentent, à la Friche la Belle de Mai, une exposition d’art vidéo et numériques. C’est dans ce cadre que la Ligue de l’enseignement des Bouches du Rhône a coordonné une visite collective avec différents acteurs qui la composent (bénévoles, volontaires en service civique, salariés…). Tiffanie, des Instants Vidéo, nous accueille en nous rassurant « on va apprendre à se connaitre en regardant l’art ».
Tous les participants à cette visite parlent d’une voie commune, il me semble, par le témoignage de Marie-Christine : « Dès que j'en ai l'occasion, je visite musées et expositions diverses. Plutôt dans les domaines classiques de l'art : peinture, sculptures, photos. Je n'ai pas de connaissance dans celui de la vidéo. J'étais donc curieuse de découvrir ce monde. Les explications de notre conférencière m'ont ouvert de nouvelles perspectives. » Nous sommes, de manière générale, plus sensibilisé à d’autres types d’art. Pour nous, groupe de visiteurs présents aujourd’hui, l’art vidéo était très peu connu. Cependant cette visite collective a rendu un public ravi et enchanté d’avoir vécu cette expérience artistique nouvelle. Eliane nous l’atteste : « J'ai découvert avec plaisir la vidéo comme un art vivant qui a provoqué en moi des impressions, des émotions et des significations. »

« L’art vidéo, c’est de la poésie en images »

Durant cette visite, nous avons observé des vidéos époustouflantes, créatives, poétiques… où l’on n’ose imaginer le temps de création nécessaire avant le « produit final ». D’ailleurs, en échangeant avec le groupe, nous nous rendons bien compte que plusieurs « lectures » de la vidéo sont nécessaires pour en appréhender tout son sens.
Quelques œuvres nous ont particulièrement marqué. Raymond nous en présente deux :

1. « Désir » (2016) de Richard Skryzak :

Peu à peu la représentation graphique évolue, passant du rigide au souple pour aboutir à des torsades puis à des bouclettes qui s’amenuisent à presque rien. Dans la phase ultime cela pourrait suggérer des cordes enroulées, qui dans la théorie quantique tentent d’expliquer le comportement ultime de la matière dans ce qu’elle a de plus infime, et qui disparait alors que les deux astres massifs sont toujours là.

2. « La traversée du rail » (2014) de Robert Cahen :

Êtres humains circulant en deux sens, se croisant, se frôlant sans se heurter, attentifs à faire les bons gestes pour franchir l’obstacle, prenant soin de sauvegarder les charges hétéroclites qu’ils transportent, et à leur faire passer sans dommage cet obstacle qui semble tellement ancré dans le lieu qu’on le pense là depuis toujours. On ne remarque aucun signe de mécontentement ou d’impatience sur ces visages pourtant contraints de déployer énergie et attention, car en plus de l’obstacle, il y a la proximité des autres, noria incessante que ces êtres semblent ignorer.
Eliane complète avec deux autres œuvres de l’exposition :

3. « Il tempo consuma » (1978 – 2021) de Michele Sambin :

Sur 43 ans : le temps qui s'écoule, rythmé par le métronome du saxo ténor, les rides qui se forment et la barbe qui pousse et blanchit, les tâches qui apparaissent sur la peau des mains, la gestuelle des mains qui se tendent et la tête qui se berce.

4. "Iskra, et bientôt l’étincelle embrasera la prairie" (2017) de PASCALE PILLIONI :

Il faut aller voir le joli tableau composé de boites d’allumettes ouvertes et s'approcher pour regarder les silhouettes à l'intérieur des boites. Puis reculer, évocation d'un immeuble, et de plus loin évocation d'un village.

Comme le dit Julie, « Format de visite original et très agréable, on apprend à échanger simplement sur ce qu’on voit, ressent sans forcément avoir de connaissance spécifique sur l’art vidéo. A partir de l’art la médiatrice nous apporte des éléments de réponse très enrichissants. »

Nous laisserons Jean-Kristen conclure avec ces quelques mots :
« Ravi d'avoir pu assister à cette médiation artistique organisée par les Instants Vidéo" qui m'a permis de découvrir les « arts vidéo » sur lequel je ne m'étais jamais attardé. Merci à Tiffanie qui grâce à son approche du sujet nous a fait partager son intérêt et permis d'apprécier les œuvres. Je m'inscris à la prochaine ! »

Haschich à Marseille (2021) de Renaud Vercey 

Cette même visite vous est proposée le 1er février 2022.
Plus d’infos en cliquant ici. 

Découvrez le site des Instants vidéo numériques et poétiques en cliquant ici.
Et ici, le dernier texte de Marc Mercier paru dans la revue 24 images n°201 où il est question d’œuvres exposées dans le cadre des 34es Instants Vidéo à Marseille.

Merci à Eliane, Raymond, Julie, Jean-Kristen et Marie-Christine d'avoir contribué à cet article collectif ; et encore un grand merci à Tiffanie et à l'équipe des Instants Vidéo !