Portrait d'asso - Le Cri du Port

Le Cri du Port, c’est d’abord l’histoire de deux amis fans de Jazz dont l’ambition était de partager ce genre musical avec le reste de Marseille. Dans un premier temps, ils commençaient par organiser des concerts dans différents endroits de la ville. C’était le début des années 1980. À ce moment-là, l’association avait eu l’honneur d’accueillir des grands noms du genre musical, genre, qui avait une quarantaine d’années déjà et dont la diversité et l’influence sur la musique contemporaine était immense.

Aujourd’hui, le Cri du Port cultive cet héritage et continue à mettre en valeur la scène Jazz actuelle à Marseille. Depuis plus de dix ans, elle le fait principalement en ses propres lieux qui se trouvent dans le bâtiment du Parvis des Arts, dans le quartier Saint-Lazare à Marseille. C’est donc dans leur salle de spectacle que j’ai eu l’occasion de discuter avec Armel directrice de l’association, qui m’a fait part de cette histoire.

Qu’est-ce que le Cri du Port ?

Les activités du Cri du Port varient. Il y a d’abord les périodes hors temps scolaires et temps scolaires. Les temps scolaires sont l’opportunité pour une multitude d’écoles allant de la maternelle au lycée de participer aux concerts et autres activités mises en place. Cela s’inscrit dans la volonté du Cri du Port de transmettre et familiariser la musique Jazz au jeune public. L’association organise également des concerts et spectacles en dehors de l’année scolaire, pour le plaisir de tous et majoritairement gratuits. Elle s’engage également dans l’accompagnement et la formation d’artistes, crée des ateliers divers autour de la musique, et étend ses activités jusqu’à la radio en diffusant des concerts ou même à travers le podcast « Au plus près ». Vous pouvez d’ailleurs, l’écouter ici.
« Vous savez ce qui caractérise la musique Jazz ? », nous demande Armel. « Il y a une mélodie, puis 12 temps dans lesquels les musiciens doivent chacun suivre une série d’accords afin de créer une harmonie. La deuxième chose qui qualifie le jazz est l’improvisation. Bien qu’il y ait une structure, elle laisse place à la liberté de chaque musicien à interpréter la même histoire à leur manière et de s’exprimer au travers de leur instrument. »

Pourquoi Marseille ?

Cette question n’est pas anodine, notamment lorsqu’on observe la quantité non-négligeable d’événements dédiés au Jazz chaque année. Selon Armel, Marseille est une ville propice au jazz de fait de son histoire. Ville portuaire, depuis sa genèse, elle a été la ville d’accueil d’immigrés venant de divers horizons, comme le fut New York au début du 20e siècle par exemple, (bien qu’elle soit à une plus grande échelle). À ce moment-là, le Jazz crée par la communauté noire américaine, ne manqua pas de s’exporter très rapidement en Europe, puis à travers le monde. Dans le cas de Marseille, il a suffi à quelques personnes passionnées de ramener cette musique dans la ville, et de fil en aiguille, une véritable culture Jazz s’est créée.

Y a-t-il un moment mémorable qui a impacté le Cri du Port que vous souhaitez partager ?

Un des moments mémorables pour le Cri du Port est lorsqu’il a pu enfin acquérir sa propre salle de spectacle. Cela a permis à l’association de réellement pouvoir s’ancrer dans la ville. Cet ancien atelier de sculpture a été réaménagé à l’aide d’installations adaptées à une véritable scène acoustique. Cela présente malgré tout quelques difficultés. La salle ne pouvant accueillir qu’une centaine de personnes, elle est difficilement adaptée à des événements nécessitant un plus grand public ou des équipements électriques, plus importants.

Les enjeux de l’association :

Aujourd’hui d’autres enjeux viennent s’ajouter aux objectifs de l’association, entre autres, celle d'un lieu culturel devant être davantage en phase avec son territoire. En effet, comme mentionné plus tôt, le Cri du Port se situe dans le plein quartier Saint Lazare dans le 3e Arrondissement. Quartier emblématique de Marseille, mais aussi quartier populaire. Les conditions de vie d’une grande partie de ses habitants sont difficiles à ignorer. Cela peut provoquer des questionnements sur la pertinence d’un lieu culturel comme celui-ci. Cependant, la nécessité de lieux associatifs et culturels tels que le Cri du Port est indéniable. Il reste non seulement un lieu d’échappatoire, mais aussi d’apprentissage et d’enrichissement fortement accessible et important au quartier qu’il habite.

Un grand merci à Armel et au Cri du Port pour leur accueil chaleureux !
https://criduport.fr/

Un article de Inès Bouhouche, volontaire en service civique