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Festival des Nuits Métis : célébrons la diversité culturelle !

Depuis 26 ans, Nuits Métis propose une musique éclectique et plurielle. Affilié à la Ligue de l’enseignement - Fédération des Bouches-du-Rhône, le Festival est porté par son Directeur artistique Marc Ambrogiani que nous rencontrons ce vendredi 28 juin 2019.

Nous arrivons tôt à Miramas : l’espace verdoyant, bordé par le plan d’eau Saint-Suspi, se remplit doucement. Les enfants jouent dans l’herbe tandis que leurs parents boivent un verre ou mangent sur les tables tréteaux. Une ambiance colorée, détendue, sous cette chaleur caniculaire. Soudain : de l’animation. Les marionnettistes arrivent ! Flanqués de ces personnages de géants, les adultes et enfants qui les actionnent nous paraissent minuscules et se fondent avec… laissant toute sa place à la rêverie. Les marionnettes se dirigent vers la scène et entreprennent une ronde avec le public, pendant que le premier groupe, Gabacho Maroc, égrène ses premières notes, suivis par les autres artistes, tous plus singuliers les uns que les autres. Reggae, afro-beat, rap, jazz, électro, rock : le métissage musical est d’une richesse incroyable et nous emporte sur d’autres rives…

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Nous sommes ensuite introduits dans les backstage du Festival par l’attaché de presse et rencontrons Marc.

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Rencontre avec Marc Ambrogiani, Directeur artistique de Nuits Métis

Comment est né Nuits Métis ?

Le Festival est né à Marseille, sur l’île du Frioul, il y a 26 ans. Au début, on faisait des créations et des résidences avec des artistes français et africains en France, en Algérie et en Guinée. A l’origine, on avait une vocation nomade mais dès la deuxième année, on a mis un pied dans la Ville de La Ciotat, qui nous a invités à implanter le Festival là-bas. Cela a duré 8 ans. Puis on a recommencé à bouger. Au cours de cette itinérance, on a eu la chance de rencontrer une élue de Miramas, qui nous a invités à venir installer le festival ici. Cette année, c’est la 11e édition à Miramas.

Quel est votre lien avec la Mairie de Miramas ?

On a un super partenariat : le Maire a toujours cru en nous. C’est rare qu’une municipalité s’engage autant ! On travaille sur le côté « inter quartiers » car c’est une ville coupée par le train, avec peu de communication.

Nuits Métis, ce n’est donc pas qu’un Festival une fois par an ?

On a en effet un programme d’actions tout au long de l’année : spectacles, ateliers musicaux, ateliers... Par exemple, on travaille avec des enfants et des artistes sur l’écriture des chansons sur la thématique de la citoyenneté, de l’écologie. On les sort des classes pour aller dans différents lieux de Miramas et faire des rencontres avec des élus, des débats. Un groupe de seniors nous suit sur toutes nos actions. On vient également en renfort sur les territoires des centres sociaux avec un projet de batucada depuis 10 ans : 50 musiciens et 30 marionnettistes, adultes et enfants, répètent tous les mercredis. On travaille aussi avec le centre de demandeurs d’asile le plus grand du département, ici à Miramas. C’est le seul qui accueille les familles : tous les autres sont pour les personnes isolées. On fait des animations, des spectacles, des rencontres, des créations.

Quelle est l’idée à l’origine du Festival ?

Le Festival est né pour lutter contre les idées du Front national. On travaille en effet sur la richesse, la diversité, le vivre ensemble. On a notamment reçu en 2018 le « Prix de la diversité culturelle » par la coalition française pour la diversité culturelle. C’est un vrai engagement et c’est pourquoi on travaille beaucoup avec les jeunes.

Comment se manifeste cet engagement ?

En 2017, avec Nuits Métis, nous avons appelé un réseau de gens pour monter une douzaine de concerts sur toute l’année : les artistes et lieux étaient bénévoles et les recettes reversées à SOS Méditerranée. On a réussi à collecter 36 000 euros ! Si je me suis engagé, notamment pour SOS méditerranée, c’est que ça m’a ouvert les yeux de voir que quelques hommes et femmes ont réussi à sauver 30 000 personnes en 2 ans. C’est une initiative entièrement citoyenne. Cet engagement citoyen, il me parait fondamental à garder et à cultiver
L’engagement citoyen, c’est ce qui fait votre lien avec la Ligue de l’enseignement – Fédération des Bouches-du-Rhône ?
J’ai connu Karim Touche [Délégué Général Adjoint de la Ligue 13] quand il était directeur du centre social à la Solidarité. On a fait des partenariats avec l’association Animateurs socio-urbains sans frontières (ASF) pendant des années. Il y avait notamment un projet éducatif et culturel en Guinée et un projet pendant 6 ans avec la ville de Septèmes et ASF pour développer un festival au Sahara et des échanges de jeunes avec les centres sociaux. En juillet 2017, on a organisé ensemble un événement gratuit mêlant expos, débats, concerts avec ASF, les centres sociaux de la ligue et la Marie des 15/16e arrondissements au Théâtre de la Sucrière. On est affiliés à la Ligue et reconnu comme une association « Jeunesse et Education populaire ».

A quelles difficultés le Festival fait-il face aujourd’hui ?

L'an passé, nous avons créé le Cabaret Nomade (un projet collaboratif) en réponse à la diminution de 80% d'une de nos subventions. Ce n’est pas simple. En 2018, quand j’ai appris que la subvention était à nouveau à la baisse, on a été obligé de diminuer de deux jours le festival. Le festival gratuit, c’est un combat. Il n’y a plus beaucoup de festival gratuits. Les institutions globalement sont contre. Malgré la réduction du nombre de jours, je suis très sollicité par les artistes : je reçois des tonnes de propositions tous les jours.

Qu’est-ce qui guide vos choix de programmation ?

Le côté festif, c’est primordial pour moi : pour passer des messages, on s’appuie sur la fête. Après, tout dépend la tête d’affiche car on compose par rapport à elle pour pouvoir toucher un large public.

Merci Marc pour votre accueil ! 

 

Retrouvez l'association : https://nuitsmetis.org/