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Conférence sur Mai 68 à l'A.I.L Saint-Anne

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C’est dans une ambiance chaleureuse et intimiste que, membres de l’association et amateurs de littérature se sont réunis ce 18 Octobre à l’A.I.L. (Amis de l’Instruction Laïque) Saint-Anne pour la conférence de Marie-Noëlle-Hopital.
D’abord professeur de français puis Docteur ès lettres de l’Université de Provence, elle a entrepris de nombreuses activités littéraires : club de Poésie, écriture…Certains de ses travaux apparaissent notamment dans Triades de Lucioles, publié chez Maison Rhodanienne de Poésie.
Cependant, ce n’est pas de poésie qu’elle est venue nous parler ce jeudi, mais du mouvement littéraire de Mai 68 ; ou plutôt, de l’implication des écrivains et autres artistes dans les révoltes de l’époque.

En effet, le soulèvement de Mai 68 est de nos jours encore, considéré comme l’un des mouvements les plus emblématiques du XXe siècle. Politique mais aussi socio-culturel, il a impacté tous les milieux, étudiants et ouvriers notamment.
Les jeunes revendiquent des conditions de vie difficiles, un manque de mixité dans les écoles, mais dénoncent principalement, l’impérialisme nord-américain. Ils s’opposent à la guerre au Viêtnam et en Algérie. Les étudiants prônent le rejet total de la société de consommation.
Les travailleurs quant à eux, dénoncent des conditions de travail difficile et des salaires trop maigres.

Marie-Noëlle évoque des œuvres emblématiques illustrant parfaitement les revendications de l’époque telle que « La reprise du travail aux usines Wonder » par Pierre Bonneau, où l’on peut voir une ouvrière refusant de retourner travailler.
Elle parle également des œuvres romanesques pré-Mai 68, dans lesquelles on peut apercevoir les problématiques déjà bien présentes, annonciatrices du mouvement à venir.
La conférencière mentionne notamment « Les choses » de Georges Perec, roman dans lequel l’auteur dresse un portrait sociologique de la société de consommation, à travers les yeux d’étudiants « pauvres dans un monde riche ». Une critique de la surconsommation. La citation « On nous donne énormément de choses à désirer » montre bien la souffrance des personnages et fait écho à la situation de 68.
Dans « Quel petit vélo au guidon chromé au fond de la cour ? », Georges Perec dénonce l’enrôlement de force lors de la guerre d’Algérie, chose à laquelle les participants au mouvement s’opposaient fortement. Enfin, on ne peut pas parler de Mai 68 sans mentionner Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, également très impliqués. Physiquement présents sur les lieux de manifestations, ils faisaient déplacer des foules avides de les entendre.
Simone De Beauvoir, s’alliera ailleurs par la suite aux mouvements féministes afin de légaliser l’avortement.

L’avortement, un sujet toujours d’actualité de nos jours, et ce n’est pas le seul. La liberté de création fait également parti de l’héritage laissé par ce mouvement, à jamais gravé dans les mémoires des Français.

Article: Boumeziren Chloé.