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Combattre les inégalités de genre avec En avant scène

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En cette année 2019, alors que les femmes sortent du silence quant aux violences qui leurs sont faites, la question des inégalités homme/femme se fait d’autant plus présente. Si de nombreuses personnes ont fait entendre leur voix l’année passée, notamment grâce aux mouvements #Metoo et #BalanceTonPorc, Les inégalités entre les deux genres sont encore d’actualité. Le rapport 2018 du Secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité entre les hommes et les femmes et de la lutte contre les discriminations indique que les femmes gagnent en moyenne 25% de moins que les hommes et sont 10x plus susceptible de subir des discriminations quant à leur genre.

Les questions de favoritisme et de sexisme au travail sont d’ailleurs des thèmes abordés dans le théâtre forum de la compagnie En Avant-scène. Mais alors, qu’est-ce qu’un « théâtre forum » ? Il s’agit en fait d’une pièce de théâtre interactive lors de laquelle le public peut intervenir pour modifier des éléments de l’histoire. C’est à des fins pédagogiques que le comédienne et metteuse en scène Géraldine Baldini, a créé la pièce « Les Hommes ceci, les femmes cela ». C’est avec l’aide des comédiens Emmanuel Bec et Amandine Buixeda que prennent vie, devant les yeux des élevés, de petites scénettes mettant en lumière le sexisme ordinaire et les discriminations liées au genre.

En effet, la compagnie se produit dans les lycées afin de permettre aux jeunes adultes de prendre conscience des enjeux du féminisme moderne et de réagir sur différents types de discriminations, préjugés et notions sociétales de ce qui est attendu d’un homme ou d’une femme.

C’est lors de leur intervention dans le lycée Ampère à Marseille, que j’ai eu l’occasion d’assister à une représentation.

«Les hommes doivent être au travail, les femmes à la maison»

 

En France, 72% des tâches ménagères sont effectuées par des femmes. Dans une culture qui donne à l’homme la place de chef de famille, celui qui doit subvenir aux besoins de sa famille, être « homme au foyer » peut être difficile et être vu comme une sorte de perte de statut social. Cela s’est ressenti lors du déroulement de la première scène.

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Un homme ayant perdu son emploi accueille sa femme lorsque cette dernière rentre du travail. Vêtu d’un tablier, il essuie la vaisselle. C’est alors que sa fille adolescente, lui fait par du fait qu’avoir un père « mère au foyer » la dérange et lui dit que s’occuper de la maison, ce n’est pas vraiment du travail. Si certains se sont en premier lieu exclamé que la place d’un homme était effectivement au travail, que les « rôles étaient inversés » et que «  ça fait bizarre », Lors ce qu’ils avaient la possibilité d’intervenir, d’autres élèves ont déclaré que le père était « à la maison pour l’aider » et qu’il était là pour soutenir sa femme qui rentre du travail fatiguée :

« C’est normal de s’entre aider dans un couple ».

 

«Si elle met une jupe courte dehors, c’est un peu qu’elle est comme une prostituée»

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La deuxième scénette prenait place dans un centre aéré, ou une des animatrices est victime de rumeurs car elle porte des jupes pendant son temps libre. Pendant ce temps, un petit garçon est critiqué par cette dernière car il fabrique une jupe pour un spectacle et est moqué lorsqu’il l’enfile pour s’amuser. Cette scène était sans aucun doute, celle qui a le plus suscité auprès des jeunes,

L’envie de s’exprimer. Si certains étaient partisans du proverbe « l’habit fait le moine », d’autres se sont montrés assez vocaux lorsqu’on leur a demandé de venir sur scène avec les acteurs pour défendre l’animatrice et le petit garçon.

« L’animatrice devrait laisser le garçon faire ce qu’il veut », « il s’amuse », «  pourquoi elle ne le laisse pas faire ? Peut-être pour protéger le petit garçon [des moqueries] »…..Il semble que pour les lycéens, le problème de la jupe soit différent en fonction de la personne qui la porte, ils conçoivent qu’un petit garçon puisse porter une jupe «pour s’amuser » mais ils sont conscient que le regard est différent l’lorsqu’il s’agit d’une femme adulte. Les attentes ne sont donc pas les mêmes, autant dans la dynamique enfant/ adulte qu’homme/femme.

D’après le Conseil d’égalité homme-femme, en 2015, la moitié des françaises auraient changé de tenue par peur d’être interpellées ou de se faire insulter. Il s’agit donc d’un problème commun que la compagnie En avant scène à choisit de mettre en avant.

Cependant, l’lorsque’ Emmanuel Bec à demander l’avis des jeunes sur la déclaration suivante « Moi je suis un homme, je fais ce que je veux, il y’a une différence » l’un d’eux a répondu offusqué :

«Il ne devrait pas y avoir de différence »

 

« Une femme à des responsabilités »

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La dernière scène prenait place dans une entreprise, un environnement professionnel. Un homme se voit offrir une place de responsable alors qu’il n’a pas les capacités requises pour ce poste. A côté de lui, sa collègue ayant l’expérience nécessaire pour cette même position n’est pas considérée comme une candidate. La patronne pense en effet que son désir d’enfants pourrait interférer avec son travail, même si l’employée assure ne pas en vouloir.

L’orque l’on sait que 37% des femmes se sont déjà vue poser la question «  souhaitez-vous avoir des enfants ? » lors d’un entretien d’embauche, la situation présentée ci-dessus ne semble donc pas si fictive.

Mais alors, qu’en pensaient les élèves du lycée Ampère, en majorité composé de garçons ?

Eh bien, il semble que personne n’ai pris le parti de l’homme dans cette situation. En effet, la femme ayant réitéré plusieurs fois qu’elle connaissait parfaitement le dossier et qu’elle était une employée plus ancienne que son acolyte, le public à trouver injuste de donner le poste à ce dernier, d’autant plus que la patronne avait elle-même des enfants. Des hypothèses ont alors jaillies : « peut-être que la patronne est jalouse ! Elle ne veut pas laisser sa place à une autre femme », d’autres ont pensé que Paul, l’employé aurait du être honnête quant a son manque d’expérience et reconnaitre que sa consœur était mieux équipée pour le poste. C’est d’ailleurs ce qu’a mis en pratique un jeune homme lorsqu’il a pris la place de l’homme dans le scénario.

« Paul aurait du réagir »

La compagnie En avant scène fait donc souffler un vent de solidarité dans les lycées. Son but est de soulever des questionnements auprès des jeunes sans pour autant porter de jugement sur les propos tenus lors des représentations se qui crée une véritable complicité avec les intervenants et permet d’ouvrir le dialogue sur un sujet de société.

Article: Boumeziren Chloé.

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